Alors que l’école a pour objectif de « contribuer à l’égalité des chances et à lutter contre les inégalités », pour reprendre un des principes du code de l’éducation publié en 2000, deux tiers des enfants d’ouvriers obtiennent leur baccalauréat contre plus de 90 % des enfants de cadres et d’enseignants, et 64,2 % des élèves des catégories favorisées entreprennent, sept ans après leur entrée en 6ème, des études supérieures, ce qui n’est le cas que de 27,5 % des enfants de familles modestes. Ainsi, comme l’observaient Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron dans les années 70, et comme l’observent aujourd’hui Agnès Van Zanten, Bernard Lahire ou Youssef Souidi : l’école reproduit les inégalités. Le rapport du Cnesco sur les facteurs de ségrégation sociale et scolaire conclut que, loin de conférer à tous les mêmes opportunités, l’école amplifie les inégalités sociales. Le LEPPI cherche à évaluer les effets des actions, politiques publiques et initiatives des établissements, enseignants et associations sur la réduction des inégalités et de la ségrégation scolaire, en fonction de l’origine sociale, ethnique et culturelle, du genre et de l’espace géographique. Quelles ont été les politiques, circulaires, mesures visant à lutter contre les inégalités mises en place par les trois derniers gouvernements, et quels ont été les effets de celles-ci ? En quoi les Cités éducatives sont-elles une réponse inédite à l’enjeu de la lutte contre les inégalités ? Comment éviter que le stage de troisième soit une première expérience d’inégalité et de discrimination sur le marché du travail ? Tels sont les sujets sur lesquels le LEPPI travaille avec Impact Tank dans le cadre d’un groupe de travail sur l’égalité des chances, L’INJEP et l’ANCT, La Ville de Clichy-sous-bois ainsi que l’association ViensVoirMonTaf.